Époque: 1850-1900
Sainte-Marie-du-Lac, qui se situe entre les Rues King et Union, a deux connections séparées avec l’histoire francophone de Kingston. La première de ces deux commença en 1867, lorsque les Sœurs de la Congrégation de Notre Dame, venues à Kingston de Montréal pour éduquer les jeunes filles catholiques, achetèrent le terrain sur lequel le bâtiment existe encore aujourd’hui. Un bâtiment existait déjà sur ce terrain à l’époque (Hawthorn Cottage), qui fut converti par les Sœurs en internat pour les jeunes filles de la région et auquel on donna le nouveau nom de Sainte-Marie-du-Lac à la demande de l’évêque catholique de Kingston, Mgr Edward Horan. Il devint vite évident que le site de ce nouvel internat était trop loin du centre-ville, où se situait le Couvent des Sœurs (sur le coin des Rues Bagot et Johnson). En 1899, les Sœurs de Notre Dame durent donc revendre leur propriété et déménager leurs jeunes pensionnaires au Couvent. C’est ainsi que le premier chapitre de vie de Sainte-Marie-du-Lac se termina. Le bâtiment resta vide pendant plusieurs années après le départ des Sœurs de la Congrégation de Notre Dame.
Cependant, en 1904, la propriété fut achetée par un second groupe de religieuses : les Sœurs de la Providence, venant de Montréal pour s’occuper des nécessiteux, des infirmes, et des orphelins de Kingston. La fondation des Sœurs de la Providence avait besoin d’un agrandissement et les Sœurs achetèrent Sainte-Marie-du-Lac pour l’utiliser en tant qu’orphelinat et d’endroit pour instruire leurs novices créant plus d’espace pour les personnes âgées de la Maison de la Providence. Ce n’est qu’en 1908 que la construction commença pour l’orphelinat car les Sœurs n’avaient pas les fonds suffisants jusqu’à cette année-là. L’Orphelinat de Sainte-Marie-du-Lac ouvrit ses portes à 24 novices, 5 Sœurs et 80 enfants. Quatre ans plus tard, les novices retournèrent à la Maison de la Providence, car l’orphelinat était trop loin pour qu’elles puissent faire leurs études correctement. A la fin de la deuxième décennie d’existence, l’orphelinat comptait environ 200 orphelins, grâce à un agrandissement du bâtiment. Dès la fin des années 1930, une diminution du nombre d’orphelins habitant à Sainte-Marie-du-Lac se fit sentir, les autorités de l’Aide Sociale ayant décidé qu’il serait mieux d’essayer de placer les orphelins dans des familles adoptives afin de faciliter leur intégration dans la société.
Le début de la Seconde Guerre Mondiale changea les choses à l’orphelinat: le bâtiment fut temporairement réquisitionné par le Département de la Défense Nationale. Les quelques orphelins qui habitaient toujours Sainte-Marie-du-Lac furent transférés à la nouvelle Maison Mère des Sœurs de la Providence, Heathfield, sur la Rue Princess. Sainte-Marie-du-Lac fut convertie en hôpital de guerre pendant la durée de la Guerre, puis fut rendue aux Sœurs en 1946. Le bâtiment, utilisé comme hôpital pendant les 7 dernières années, ne pouvait plus vraiment être utilisé comme orphelinat dans son état actuel. Au lieu d’essayer de le reconvertir en orphelinat, les Sœurs décidèrent de continuer de le faire fonctionner en tant qu’hôpital pour malades chroniques, étant donné qu’un tel endroit manquait à Kingston à l’époque. L’Hôpital Sainte-Marie-du-Lac fait maintenant partie de Providence Care et fonctionne en tant qu’hôpital pour les soins à long terme, la réhabilitation, les services gériatriques spécialisés et les soins palliatifs.