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Tour : Francophone
Titre : Collège Militaire Royal du Canada
Emplacement : RMC
Addresse :
Ville : Kingston
Description : Même si le collège militaire devient officiellement bilingue en 1976 et que la base de Kingston le devient en 1994, la présence francophone à l’intérieur de ces murs est bien antérieure. Avec la réouverture du collège militaire après la guerre, en 1948, de nouveaux professeurs francophones sont engagés. Parallèlement, dans l’armée régulière, on commence à donner une instruction militaire en français pour les recrues francophones du rang dans les années cinquante. La marine et l’aviation font de même progressivement.
Résumé
Collège Militaire Royal du Canada
Même si le collège militaire devient officiellement bilingue en 1976 et que la base de Kingston le devient en 1994, la présence francophone à l’intérieur de ces murs est bien antérieure. Nous savons qu’à la fin du XIXe siècle, le futur capitaine Joly de Lotbinière y a étudié pour travailler ensuite comme ingénieur ferroviaire. Joseph Damase Chartrand (1852-1905) a enseigné le français au Royal Military College of Canada (RMC), de 1897 jusqu’à sa mort en 1905. Un fonds d’archives lui est entièrement consacré au CRCCF. Dans l’album de graduation de 1914 figurent notamment le capitaine Jean-Baptiste Octave St-Laurent, Henri de Lotbinière Panet et Henry Vernon Le Mesurier. Le major Charles N. Perreau est alors Staff adjudant au RMC.1
Avec la réouverture du collège militaire après la guerre, en 1948, de nouveaux professeurs francophones sont engagés et parmi ceux-ci figurent quelques-uns des fondateurs du Club Champlain, dont le major Léopold Lamontagne. Parallèlement, dans l’armée régulière, on commence à donner une instruction militaire en français pour les recrues francophones du rang dans les années cinquante. La marine et l’aviation font de même progressivement. Au Collège militaire de Kingston, parmi les recrues de 1948, 12 % seulement sont francophones. Le RMC est unilingue anglophone, tandis que le Collège Militaire Royal de St-Jean (CMR), fondé en 1952, est bilingue. Le taux de réussite des francophones au CMR est supérieur à celui du RMC. En fait, les francophones font souvent leurs deux premières années au CMR pour ensuite être transférés au RMC pour leurs troisième et quatrième années.2
Le collège militaire de Kingston devient bilingue (1976)
Avec la politique du bilinguisme et du biculturalisme de 1969, les forces armées canadiennes doivent s’adapter progressivement. C’est plus difficile pour les anglophones. Les premières mesures sont imposées au RMC. Un plan directeur pour l’implantation du programme de bilinguisme et de biculturalisme est mis en application vers 1973. Mais ce n’est que trois ans plus tard, en 1976, que le RMC/CMR est officiellement déclaré bilingue. Tous les cours doivent être officiellement disponibles dans les deux langues. On recrute donc un bon nombre de nouveaux professeurs d’origine francophone, mais tous les postes ne sont pas comblés. Des cours de français et d’anglais comme langues secondes sont prévus au programme. En 1978-79, on commence à alterner les semaines en français et en anglais. On met aussi sur pied un centre de langue seconde qui emploie trente instructeurs. Le département de français a quatre professeurs. En 1980-81, 95 % des cours obligatoires sont offerts en français, exception faite pour la métallurgie et la structure des matériaux. À partir de 1986, les élèves-officiers doivent pouvoir atteindre un niveau «intégral » de bilinguisme pour être reçus en 1990. Ceux qui ne le sont pas doivent poursuivre des cours de langue après l’obtention de leur diplôme et de leur commission d’officier.3
Époque: Après 1950
Images:
1Royal Military College of Canada, The Stone Frigate 1914, Kingston, Press of the British Whig, 1914, p. 157, 163, 167.
2Richard A. Preston, Au service du Canada : Histoire du Royal Military College depuis la Deuxième Guerre mondiale, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1992, p. 174.
3Richard A. Preston, Au service du Canada : Histoire du Royal Military College depuis la Deuxième Guerre mondiale, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1992, p. 196
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