Époque: 1800-1850
Pendant la Guerre de 1812, un certain nombre de soldats arrivèrent à Kingston pour aider à la défense du pays. Bien que la plupart de ces troupes fussent anglophone, un régiment notable, les Voltigeurs, était Franco-Canadien venant du Bas-Canada. Quatre compagnies séparées de Voltigeurs arrivèrent à Kingston en avril 1813, sous le commandement du lieutenant-colonel Charles Michel de Salaberry (qui fut quelques mois plus tard renommé pour la Bataille de Chateauguay). Ces quatre compagnies comptaient en tout 12 officiers et 250 soldats, la plupart desquels venaient de la classe ouvrière de la Ville de Québec ou de Montréal, et furent envoyés de leur quartier général à Saint-Philippe, Québec, pour arriver à Kingston le 11 et 12 avril.
Les Voltigeurs furent dès leur arrivée mis dans les casernes du nouveau Fort Frontenac, où ils restèrent trois semaines. Ensuite, ils furent stationnés dans les hauteurs de Kingston pendant 10 jours, après un séjour de 10 jours sur le terrain d’un certain M. Smith. Le Général George Prevost, par contre, avait un plan différent pour ces soldats et leur demanda d’aller à la Pointe Henry, qu’il pensait être un emplacement avec un avantage stratégique pour la Guerre mais qui à ce moment-là était complètement nu. Les Voltigeurs durent dormir sous tente parmi les rochers, les arbres, et la faune de la Pointe Henry, et on leur demanda de nettoyer la région pour qu’on puisse y construire un fort. Pendant les semaines qui suivirent, les soldats nivelèrent le sol, coupèrent des arbres, et retirèrent des roches et autres obstacles. De là, ils commencèrent à construire ce qui deviendra le premier Fort Henry, une structure faite en bois et pierre entourée d’une petite tranchée, qui exista jusqu’à 1832. Sa position élevée donna au Fort une position plus avantageuse que celle du Fort Frontenac, et avec une batterie de canons il put défendre le fort.
Quelques-uns des Voltigeurs vinrent à Kingston avec leurs familles, mais leurs femmes et enfants ne trouvèrent pas grand-chose à faire dans cette ville anglophone. Un Voltigeur se plaignit du fait que sa famille n’avait pas assez à manger. Les soldats, par contre, s’occupèrent assez bien en visitant les tavernes locales, comme la Taverne Picard, à Picardville, et la Taverne de Montréal, sur le coin des Rues Wellington et William, toutes deux attirant une clientèle en grande partie francophone. Vers fin juillet 1814, trois des quatre compagnies de Voltigeurs partirent de Kingston pour Niagara, et ces tavernes perdirent un assez grand pourcentage de client à cause de cela. Ces soldats francophones contribuèrent toutefois pas mal à l’histoire de Kingston, en initiant et participant à la construction d’un des sites historiques les plus marquants de la ville de Kingston.